
1ère thématique : Qu’est-ce que Dieu nous appelle à vivre comme “Église de passagers” ?
Au Maroc, les membres de l’Église ne sont présents que pour un passage de quelques années. Le synode est l’occasion de se demander comment créer une communauté et une communion spécifique pour cette Église de Rabat ? Parler d’Église de passager, c’est dire quelque chose du mystère de l’Église lui-même où le Christ est le chemin, la vérité, la vie, Jn 14, 6 et où chacun est pèlerin sur ce chemin.
1) Comment faire une Église qui soit une famille ? Pour faire une famille il faut savoir accueillir, écouter et prendre soin pour que chacun vive sa vocation de baptisés et soit acteur dans l’Église. Comment avoir une continuité de l’Église avec ses nombreux départs et arrivées. Faire en sorte que cette situation ne soit plus subie mais source de vie pour l’Église.
2) Comment faire une Église qui laisse des traces dans le pays et sur les passagers ? Penser le passage comme un pèlerinage, aussi au service du pays d’accueil.
3) Comment faire une Église qui s’inculture dans la culture de notre pays d’accueil et dans les diverses cultures présentes dans nos communautés pour que ce soit une expérience positive ? C’est se poser la question de la liturgie, de la façon de célébrer et de prier ensemble.
2ème thématique : Qu’est-ce que Dieu nous appelle à vivre au service des plus vulnérables ?
Le chrétien se définit par le service des plus pauvres. La diaconie doit être une imitation de Jésus et l’Église a une longue tradition de service (ex. St Laurent), même si elle n’en a pas le monopole : il y a aussi des hommes de bonne volonté qui font du bien partout. Au Maroc, comme ailleurs, l’Église rencontre de très nombreuses vulnérabilités chez ses membres comme chez ceux qu’elle rencontre. Comment vivre pleinement cet appel au service ? Cf. Math, 8, 14.
L’Église porte déjà de très nombreuses initiatives, très disparates, issues de son histoire et des bonnes volontés. Le synode est l’occasion de réfléchir sur ce service, ses buts, son organisation, les synergies possibles ou encore les angles morts.
- Qui sont les plus vulnérables et pourquoi les aider?
- Quels services ? Écoute, vivre, aide financière, logement, stage, formation, emploi, accompagnement médical…
- Comment organiser et vivre ce service pour le bien de tous, sans exclusion?
3ère thématique : Qu’est-ce que Dieu nous appelle à vivre aujourd’hui comme chrétiens avec les musulmans/Marocains au Maroc ?
La vie au Maroc conduit l’Église et tout chrétien à entrer en relation avec des Marocains et des musulmans. La surface de contact est immense, les relations souvent positives mais le dialogue parfois difficile malgré un discours officiel de tolérance. Le synode est l’occasion de se demander quel sens donner à ces relations et comment les nouer et les vivre en chrétien.
1) Le premier enjeu, c’est tout simplement celui de la convivialité et de la fraternité humaine avec nos voisins de quartier, de travail, d’études, pour penser une vie commune et pas simplement une vie les uns à côté des autres.
2) Le second enjeu est d’aborder cette réflexion comme chrétiens, croyants en Dieu parmi d’autres croyants en Dieu et chercher à comprendre le sens de notre présence au milieu d’eux pour eux, pour nous. Que pouvons-nous nous apporter mutuellement ?
3) Le troisième enjeu pour cet axe serait d’inventer des occasions de marcher ensemble avec des musulmans/ Marocains, à l’occasion de ce travail synodal. C’est réfléchir au dialogue interreligieux.
4ème thématique : Qu’est-ce que Dieu nous appelle à vivre comme catholiques avec les autres confessions chrétiennes ?
Le Maroc est un lieu où l’œcuménisme se vit au quotidien comme en témoignent les nombreux échanges et les nombreuses initiatives communes, fruit de plus de 50 ans de dialogue. Il faut malgré cela reconnaître un recul de ce dialogue et peut-être même son échec : beaucoup de fidèles expriment une forme de lassitude, la crainte de se perdre et même du ressentiment face à des expériences douloureuses et parfois violentes de rencontre avec les protestants. Face à ce constat, le synode est l’occasion d’interroger ce dialogue, sa nécessité, ses joies et ses difficultés et de prendre sa part à la prière impérative du Christ : Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Jn 17, 21
1) Faut-il continuer ce dialogue : Quelle place donner à ce sentiment d’échec ou d’inutilité ? Quelle identité dans le dialogue : quelle est la nature de ce dialogue, qu’en attendre et que dit-il de ce que nous sommes ? N’est-ce qu’une confrontation dogmatique ? Mais ne risque-t-on pas inversement d’abandonner tout véritable dialogue en l’absence de recherche de la vérité ?
2) Comment vivre avec les autres confessions chrétiennes ? Ne peut-on pas faire passer la relation par autre chose ? Amitié, vie de charité, prière et, ultimement, dialogue. N’y a-t-il pas là une proposition de méthode ?
Le Secrétariat général