Retour sur les JDJ : L’interview de Georges et Omar, représentants du Maroc aux Med 23
De la manière dont les différents jeunes du diocèse ont effectué le déplacement vers Rabat pour participer aux JDJ, Georges et Omar ont entrepris le déplacement vers Marseille en septembre dernier afin de représenter à la fois la jeunesse chrétienne au Maroc et la jeunesse marocaine en général. En tant que représentants de ces jeunes réunis lors des JDJ, l’occasion était donc propice pour eux de faire un compte rendu de leur expérience aux jeunes qu’ils ont représentés. Les lignes suivantes vous offrent un résumé de leur intervention.
Georges
Georges est originaire de Guinée. Après six années passées au Maroc, il effectue actuellement un stage à Marseille dans le secteur de la communication.
Lorsqu’on lui a demandé comment il avait vécu les Med 23, il n’a pu s’empêcher de faire le parallèle avec la rencontre des jeunes à Addis-Abeba dans le cadre du synode continental. Lors de cette rencontre, axée sur les réalités des églises africaines, certains points importants pour l’Église au Maroc étaient absents. Ces points ont été mis en avant lors des rencontres du Med 23, car ils reflètent les réalités du secteur, tels que la question des migrations, du dialogue interreligieux, des tensions entre les religions et du réchauffement climatique.
En tant que porte-parole des Med pour les jeunes présents, il a commencé par préciser que la rencontre était bien possible malgré la diversité culturelle et religieuse. Il les a ensuite exhortés à se mettre en mouvement, car l’Église ne doit pas agir seule, mais doit s’associer aux personnes autour d’elle pour une action complète et efficace. En analysant les événements de notre quotidien, il est vrai que l’on s’indigne de la situation, mais il faut immédiatement utiliser cette indignation pour prendre de la force en vue d’actions concrètes. Une des propositions d’action pour les Med est la création d’une conférence épiscopale de la Méditerranée afin de trouver des plans d’action concrets en tenant compte des réalités du terrain. Une autre proposition est la redynamisation du parlement des jeunes de la Méditerranée, avec la représentation de tous les pays du bassin méditerranéen pour une action durable.
Il n’a pu s’empêcher de conclure en invitant les jeunes à s’engager dans l’Église et ses actions, car le temps consacré à servir Dieu en servant l’Église ou en servant son prochain n’est jamais du temps perdu.
Omar
Omar est originaire de Taroudant, dans le sud du Maroc. Après avoir été invité à participer aux Med 23, il a pris un long moment pour réfléchir à la réponse qu’il donnerait à cette invitation plutôt spéciale, une rencontre organisée par l’Église alors qu’il est musulman. Finalement, il affirme ne pas regretter d’avoir accepté cette invitation, car elle a été très enrichissante.
Il a commencé par souligner que cette rencontre était une véritable mosaïque d’espérance grâce à la présence de différentes cultures et religions, permettant ainsi de briser la glace sur les différentes appréhensions qui pouvaient exister entre les jeunes. Cela s’est terminé par un très bon moment de partage.
Il a ensuite rapporté les paroles du P. Alexis Leproux, qui disait « La Méditerranée compte sur ses jeunes ». Pour Omar, l’objectif des Med 23 était de donner aux jeunes un élan pour qu’ils se mettent en mouvement et agissent par rapport aux questions de la migration, des conflits interreligieux et du climat. En s’engageant, nous ferons ainsi bouger les choses petit à petit, même si cela sera difficile. Il ne faut pas cesser d’agir. L’action doit également s’inviter auprès de l’exécutif pour que les choses puissent bouger. Les jeunes d’aujourd’hui ont alors deux rôles importants : inviter l’exécutif actuel à agir et, en tant qu’exécutif de demain, commencer à agir dès maintenant et continuer demain.
Pour conclure, Omar rappelle qu’il faut toujours avoir le courage d’aller à la rencontre de l’autre pour le connaître, car c’est le premier pas vers le changement (le thème des JDJ, avec Marie levons-nous en hâte pour la rencontre, s’inscrit bien dans cette dynamique Ndlr). Il lance également un appel plus large en invitant toutes les parties impliquées dans les différents dialogues et les différentes rencontres à faire le premier pas et à ne pas rester passives.
Terminant sur les mots de Georges qui nous rappellent que nous avons la chance d’être au Maroc où nous avons une Église particulière. Dans cette dernière, comme le dit souvent le P. Cristobal, ce n’est pas le nombre qui compte le plus, mais la qualité et l’engagement. Pour lui, cela s’est encore vu dans le lien entre les travaux des Meds 23 et ceux du synode diocésain qui, depuis 2021, essaie de voir comment notre Église peut mieux se mettre en action. Ainsi, pour faire advenir le royaume de Dieu ici et maintenant, nous devons tous agir avec ceux qui nous entourent.
Adveniat regnum tuum.
Ben-Zevy p. M. DREID