Après 3 mois de fermeture de leur maison paroissiale pour raisons de travaux, les fidèles de la paroisse saint Augustin de Settat s’étaient de nouveau réunis pour célébrer l’eucharistie ce dimanche 23 octobre 2022 à partir de 11h00.
Présidée par Mgr Cristobal Cardinal Lopez Roméro, sdb, évêque de Rabat, la messe de ce dimanche 23 octobre 2022 avait une coloration particulière. Elle rassemblait la communauté dans une bâtisse totalement rénovée mais elle consistait aussi à la bénédiction de l’autel et des travaux effectués.
La communauté bénéficie désormais d’une aire de convivialité, d’une salle de prière avec un peu plus d’espaces, d’une sacristie, d’un presbytère et d’un beau petit jardin.
Ce dimanche 23 était aussi l’occasion pour la paroisse composée de 20 nationalités différentes de fêter la journée mondiale des missions.
Le sens de l’Eglise, de l’autel et des objets de culte, la compréhension de la mission pour les chrétiens aujourd’hui sont les différents points autour desquels l’évêque a inscrit son homélie.
Et dans son allocution, la porte-parole de la communauté de son côté a rappelé les nouveautés qui coïncidaient ce jour : nouveaux visages parmi les étudiants, nouveaux murs, nouvel environnement, nouvelle chapelle et encore une nouvelle visite de l’évêque à la communauté.
Que de joies et d’émotions de se retrouver et de célébrer ensemble en ce jour qui marque le début de l’année pastorale à Settat
C’était le dimanche 30 octobre, tout de suite après la messe que nous sommes partis. Envoyé par l’assemblée, un petit groupe d’étudiants de BENI MELLAL avec les sœurs Chantal et Clotilde s’est mis en marche. Plus de deux heures de voyage vers les hauteurs du Moyen Atlas. Une démarche synodale originale en minibus. Nous étions accompagnés dans la réflexion et l’échange par les 30 plus belles phrases de l’encyclique « Laudato si ». Les mots du pape François, nous préparent ainsi l’esprit à cette étonnante rencontre, véritable expérience spirituelle… « Le plus beau spectacle naturel du Maroc » nous attendait : les cascades d’Ozoud (c’est-à-dire moulin en berbère), nom lié à la présence d’une bonne douzaine de moulins à huile. Chutes d’eau spectaculaires d’une hauteur de 110 m, souvent dominées par un arc-en-ciel. L’eau et ses vapeurs tombent devant nos yeux dans une vallée où le vert de la végétation contraste avec le grès rouge, oasis d’oliveraies, d’amandiers et de figuiers. Une vraie merveille ! Les paroles du pape François résonnent dans nos têtes : « La terre, notre maison, semble devenir de plus en plus un immense dépôt d’immondices ! » Toutefois ici, en ouvrant grand nos yeux, sa vision des choses nous touche et nous parle : « L’univers matériel tout entier est une expression de l’amour de Dieu, de son affection démesurée envers nous. Le sol, l’eau, les montagnes, tout est caresse de Dieu ! » Encore figés par cet étonnement, on sent quelque chose nous caresser le dos et le visage… Ce sont des macaques qui apparaissent soudain par dizaines et apprivoisent les visiteurs de ce lieu magique. Cela nous rappelle aussi cette belle remarque de « Laudato si » : « Pour la tradition judéo-chrétienne, dire “création” est plus que dire nature, car il s’agit d’un projet d’amour de Dieu, où chaque créature a une valeur et un sens ! »
Ainsi, perdu au milieu de cet immense Atlas, notre petit groupe est invité aujourd’hui à contempler, étonné, quelque chose de plus grand que soi. Toutefois, l’amer constat du pape sur notre société de consommation, au cœur incapable de s’étonner ou de contempler, nous préoccupe un peu… « Plus le cœur d’une personne est vide, plus elle a besoin d’objets à acheter, à posséder et à consommer. »
Soulaymane, jeune guide amazigh, socialement engagé, nous a pris par la main pour nous faire visiter et contempler ces lieux… Ainsi, Tanaghmelt ancien et délicieux village amazigh, un moulin traditionnel, une coopérative féminine de tapis berbères, un centre d’économie sociale, nous ont ouvert leurs portes et leur mystère. Pour nous dire que, comme culture locale, économie, hommes et nature, tout se tient dans une invisible synergie.
Enfin, désormais sur le chemin du retour, une question de l’encyclique nous revenait continuellement à l’esprit. « La nature est pleine de paroles d’amour, mais comment les écouter au milieu du bruit constant, de la distraction permanente et anxieuse, ou du culte de l’apparence ? » Oui, une question préoccupante.
Sylvestre GARANGO du Burkina-Faso,
Étudiant à la Faculté des Sciences et Techniques de L’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal ,
Président de la chorale de la Paroisse Saint Paul de Beni Mellal.