ECHOS SUR LE SYNODE (13 OCT. 24)
Bonjour du Synode ! Nous arrivons demain au bout du troisième module. Après les fondements, nous sommes entrés dans des questions plus concrètes, sur les processus de décision ou la transparence par exemple, suscitant des échanges où nous apprenons beaucoup quand nos variétés d’approche s’explicitent.
Nous avons vécu une belle veillée œcuménique, même si elle a été un peu écourtée par le pape. Présent avec nous depuis 16h, on peut comprendre qu’il commence à fatiguer ou à avoir faim à 20h. Même ceux d’entre nous qui n’ont pas 87 ans n’étaient pas mécontents de ne pas jouer les prolongations !
Des forums et invitations en off, présentations de livres, tables rondes, plus ou moins en lien avec le Synode, élargissent nos horizons pour ceux qui en ont le temps, le goût et la force, pendant la pause de midi, le soir ou le week-end, aussi divers que « quelle fidélité aux martyrs d’Ouganda 60 ans après leur canonisation », « 40 ans après le martyre du P. Popieluszko », « témoignages de lgbtq catholiques », questions théologiques dans l’Asie d’aujourd’hui, … en même temps que nous parviennent nombre de livres et brochures en toutes langues dans nos casiers, et des courriels pas toujours très nuancés se proposant d’éclairer notre jugement !
Les deux langues officielles du Synode sont l’anglais et l’italien, et il n’y a pas toujours de traduction vers l’espagnol ou le français, encore moins vers le portugais. Cette tendance s’est renforcée depuis l’an dernier. Et quand un évêque chinois s’exprime en chinois, et est traduit en italien pour l’assemblée par un de ses prêtres, son temps de parole reste de trois minutes, comme pour celui qui s’exprime directement en italien…
Nous avons vécu l’élection des délégués de chaque continent à la Commission qui accompagne l’élaboration du rapport final. Intéressant de voir certains continents réunir la majorité absolue dès le 1er tour sur une personne (alors qu’il n’y avait pas de candidat) et d’autres au contraire n’en plus finir !
L’annonce des nouveaux cardinaux a certes suscité de la joie, mais interroge aussi quand elle arrive précisément au moment où nous réfléchissons sur la synodalité. Que l’on se réjouisse ou non des heureux (?) élus, il est clair que c’est une pratique monarchique par excellence de nommer sans aucune consultation ni motivation du choix ceux qui vont désigner son successeur.
Michel Guillaud
Administrateur Diocésain du diocèse de Constantine-Hippone
et Secrétaire Général de la CERNA